Bangui, RCA: Le Gouvernement de la République Centrafricaine (RCA) et l’organisation de conservation sans but lucratif African Parks ont signé un nouvel accord de partenariat public-privé (PPP) de 25 ans pour l’Aire de Conservation de Chinko (ACC), le mercredi 15 avril. Ce mandat vise à étendre la zone déjà sous protection, en y incorporant des couloirs de terre adjacents autour du Chinko et place un total de 5,5 millions d'hectares dans le sud-est de la RCA sous la gestion d'African Parks. Plus que la sauvegarde de la biodiversité, la conservation de ces habitats cruciaux soutient les ressources naturelles et la stabilité pour améliorer la vie des communautés qui vivent et subsistent dans la région.

L'accord contribue à accroître la connectivité à long terme du paysage, reliant géographiquement le Chinko aux Réserves de Faune existantes de Yata-Ngaya et Zémongo et au Parc National André-Félix. Mises bout à bout, ces zones ont le potentiel d'être la plus vaste étendue sauvage protégée continue en Afrique avec une superficie de huit millions d'hectares et deux grands fleuves pérennes formant l'un des réseaux d'eau douce les plus vierges. 

« Notre partenariat public-privé avec African Parks s'appuie sur une relation nouée en 2014, qui a déjà contribué à transformer le Chinko », a déclaré Son Excellence Monsieur Amit Idriss, Ministre des Eaux, Forêts, Chasse et Pêche (MEFCP). « Ce nouvel accord nous permet d'étendre l'impact de la bonne gouvernance, démontrant la valeur des partenariats pour aider à sécuriser un paysage, permettant le retour de la stabilité, de récupérer la biodiversité et aux populations de bénéficier du développement durable ».

Bien qu'il soit situé dans l'une des régions les plus sujettes aux conflits du continent, le Chinko est l'une des seules régions au monde qui abrite à la fois des espèces de savane et de forêt tropicale, et recèle ainsi des niveaux de biodiversité extrêmement élevés. Il s’agit du dernier refuge pour les lycaons d'Afrique en Afrique Centrale et de l’Ouest et du bastion du pays pour les chimpanzés de l’Est, les quatre espèces de pangolins africains, les élans de Derby, les éléphants et 24 espèces de carnivores allant des lions du Nord aux chats dorés. Malheureusement, avant de se lancer dans cet ambitieux projet de conservation, les populations clés de mammifères du Chinko avaient diminué jusqu'à 95% en raison du braconnage et de l'exploitation des ressources naturelles aggravées par l'augmentation de la transhumance, l'invasion saisonnière de centaines de milliers de bovins menée par des éleveurs armés du Soudan qui alimentent les conflits avec les communautés locales.

En 2014, African Parks a signé un Protocole d'Accord pour gérer le Chinko et restaurer la sécurité de la population et de la faune. « L’ACC est l'une des histoires de conservation les plus optimistes d'Afrique Centrale. Ce nouvel accord avec le Gouvernement Centrafricain reflète les résultats obtenus ensemble au cours des six dernières années pour réduire les menaces et créer des opportunités de rétablissement », a déclaré le PDG d'African Parks, Peter Fearnhead. « Cela montre que même dans des endroits complexes, il est possible de construire un avenir meilleur et plus sûr pour les gens et la faune en travaillant de concert avec le gouvernement, les communautés et les partenaires financiers. Alors que nous faisons face à une crise sanitaire mondiale, cela nous rappelle que nous pouvons renforcer la résilience dans ces écosystèmes, dans ces endroits qui fournissent de l'air et de l'eau propres, la sécurité alimentaire, la séquestration du carbone, des emplois, de l'éducation et des soins de santé pour soutenir le fondement du bien-être des communautés".

Malgré les défis persistants, les populations locales et la faune sauvage trouvent aujourd'hui refuge dans l’ACC. Les principales menaces ont été largement écartées de cette aire, et la faune, non seulement se stabilise en nombre, mais est en augmentation. Servant parfois de bouée de sauvetage pour les communautés environnantes, en offrant un refuge à 380 personnes déplacées lors d'une crise humanitaire en 2017, le parc a également joué un rôle central dans l'amélioration de la vie de milliers de personnes. Il est le plus grand employeur de la région et fournit les salaires d’enseignants, de médecins et d’infirmiers, donnant naissance à des marchés et à une économie axée sur la conservation. Tout cela n'est possible que grâce au soutien vital de l'Union Européenne, de l’USAID, du Département d'État Américain, de l’Elephant Crisis Fund, de la People’s Postcode Lottery et de nombreux donateurs privés.

"L'envergure de ce paysage, ses eaux en amont, ses millions d'hectares ininterrompus de forêt tropicale et de savane boisée en font l'une des zones de conservation les plus importantes en Afrique", a déclaré J. Michael Fay, Explorateur Résident du National Geographic et Conservateur auprès de la Wildlife Conservation Society, qui avait réalisé une expédition de six semaines pour documenter la région en 2017. «Sur terre, Il reste très peu d'endroits intacts de cette ampleur où une telle variété d'espèces uniques peut être trouvée. Il s'agit d'une opportunité extraordinaire de sécuriser d'importantes ressources naturelles et d'assurer la durabilité de la région, au bénéfice non seulement de la République Centrafricaine mais du monde dans son ensemble ». Impliqué dans la création et la gestion initiales du Chinko, Michael Fay est l'un des nombreux contributeurs soutenant le projet et est en liaison avec le Gouvernement de la RCA pour atteindre ce résultat positif.

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À propos d'African Parks: African Parks est une organisation de conservation à but non lucratif qui assume l'entière responsabilité de la réhabilitation et de la gestion à long terme de parcs nationaux en partenariat avec les gouvernements et les communautés locales. Avec la plus grande force de lutte contre le braconnage et le plus grand nombre de zones sous protection pour une seule ONG en Afrique, African Parks gère 17 parcs nationaux et aires protégées dans 11 pays et couvrant 13,3 millions d'hectares répartis en Angola, au Bénin, en République Centrafricaine, au Tchad, en République Démocratique du Congo, en République du Congo, au Malawi, au Mozambique, au Rwanda, en Zambie et au Zimbabwe. Pour plus d'informations, visitez www.africanparks.org, Twitter, Instagram et Facebook

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